Contribution libre

À partir de la pièce Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée d’Alfred de Musset, Alberto Lombardo a imaginé une suite à cette déclaration amoureuse d’un Comte à une Marquise, en écrivant Derrière la Porte.
À travers deux époques, le XIXè siècle et le XXIè siècle, au-delà des différences de mœurs, de codes et de préjugés quelles sont les motivations qui poussent un homme et une femme à décider de s’engager dans une union officielle ?
Avant, on est prêt à tout pour sortir de sa torpeur, on se fait la cour, on joue au jeu de la séduction, on se laisse aller dans le romantisme.
Après, on se réveille, on se demande si le jeu en valait la peine, on s’interroge sur la réalité de ses désirs, c’est l’époque contemporaine.
Deux siècles ont passé et notre cœur n’est pas si différent.
Avant et après, on se demande ce que c’est que l’amour.

Ce qui m’intéressait en écrivant une suite à la pièce de Musset c’était d’imaginer ce qui se passe derrière la porte, une fois fermée. De faire entendre, sans détours, les non-dits, les possibles pensées des deux personnages. Gratter le vernis. On les retrouve après leur mariage mais à notre époque. Ils sont les mêmes, transportés dans notre siècle. Ils sont forcés de porter un regard lucide sur leurs actes et leurs motivations ; l’aridité de notre siècle les y oblige. L’heure de la déclaration amoureuse est terminée, le jeu est devenu dangereux.

Alberto Lombardo
Ces deux pièces vont être jouées pour la première fois ensemble, en France en octobre 2016, par Héloïse Lacroix et Guillaume Dollinger.
En avant-première, pour faire découvrir ce diptyque au public québécois, Alberto Lombardo en fera une lecture avec Anik Pelisson.
Alberto Lombardo auteur d’une vingtaine de pièces jouées en France et à l’étranger, radiodiffusées sur France Inter et France Culture. Il est publié chez Art et Comédie, l’Harmattan et Le Solitaire. Il vient souvent à Montréal présenter ses spectacles avec des comédiens québécois. Le dernier Masterclass sur Le désir est présenté cet été au cabaret Mado.

Après des études en lettres à l’Université de Montréal, Anik Pelisson, se tourne vers le théâtre et suit les ateliers de Danielle Fichaud, ainsi que ceux de clown et de mime. Elle co-écrit avec Bernard Teboul un spectacle solo Usure…passion qu’elle présente au Fringe en 2010. Depuis, elle participe à des créations collectives théâtrales.