AIEQ: nous ne sommes que partiellement rassurés

Nous apprenons que votre gouvernement est revenu sur sa décision de retirer la subvention pour le fonctionnement de l’Association internationale des études québécoises (AIEQ), une nouvelle qui avait semé la consternation dans nos rangs. Nous voilà donc en partie rassurés par ce changement de cap, car des incertitudes persistent quant à la hauteur du budget accordé à l’AIEQ pour la prochaine année et les années à venir. Déjà, le gouvernement a amputé du tiers sa subvention la faisant passer de 230 000 $ à 160 000 $, ce qui a forcé l’association à réduire ses activités de promotion et de rayonnement à l’étranger. Nous croyons que les modalités de son financement qui restent à déterminer doivent assurer au final la pérennité de l’organisme et son développement. Il faut que l’AIEQ ait les moyens de se déployer pleinement et de conserver sa liberté d’intervention.

Nous, qui provenons des milieux des arts, des lettres, de l’enseignement et de la recherche universitaires dans le domaine des sciences humaines et sociales notamment, et qui avons à coeur la place du Québec dans le monde, tenons à souligner à quel point il est important que l’AIEQ continue à jouer son rôle de diffuseur de la culture québécoise et de la recherche universitaire sur le Québec, car elle a démontré depuis 17 ans qu’elle était irremplaçable.

Un bilan convaincant

L’AIEQ contribue depuis 1997 à faire connaître et rayonner le Québec tant au Canada qu’à l’étranger, en faisant découvrir son histoire, sa littérature, sa culture, ses politiques publiques et son modèle de société.

Cette association compte plus de 3000 membres composés de professeurs, de chercheurs et d’étudiants, répartis aux quatre coins de la planète et qui appartiennent à une quarantaine de disciplines. Chaque année, plus de 50 000 étudiants étrangers sont encouragés à découvrir le Québec, à travers différentes activités culturelles ou académiques, ou à approfondir leurs connaissances sur la société québécoise grâce à l’AIEQ et notamment à son programme de bourses de recherche et de stages de perfectionnement. De plus, l’AIEQ accorde une aide à la réalisation de projets (colloques, débats, tables rondes) qui contribuent à la diffusion d’ouvrages ou de publications portant sur le Québec et à la promotion d’auteurs québécois à l’étranger. À ce jour, ce sont plus de 260 tournées d’auteurs qui ont été accueillies par des membres du réseau international de l’AIEQ. Pour la seule année 2013-2014, une vingtaine d’auteurs ou artistes ont pu se rendre dans 13 pays pour faire connaître leurs oeuvres ou participer à des événements littéraires d’envergure.

Le milieu universitaire a pu compter sur l’AIEQ pour mettre sur pied un solide réseau de chercheurs et de professeurs qui a donné lieu à nombre de collaborations fructueuses, ainsi qu’au recrutement et à l’accueil de 250 étudiants étrangers. Par ailleurs, l’AIEQ soutient environ 70 déplacements de chercheurs annuellement.

Au chapitre de la réflexion en science politique, la contribution de l’AIEQ est inestimable. Le colloque tenu sous ses auspices en avril 2012 à Montréal pour souligner les 30 ans du rapatriement de la Constitution canadienne en est un exemple éloquent. Ce colloque, qui réunissait des universitaires et observateurs québécois, canadiens et étrangers, a permis de mieux mesurer les conséquences politiques de ce rapatriement et de dégager des perspectives d’avenir pour le fédéralisme canadien.

L’AIEQ est donc un véritable agent multiplicateur de l’intérêt pour le Québec dans le monde. Elle est, ce que l’on peut qualifier en langage comptable, un investissement très rentable pour un gouvernement préoccupé par la saine gestion des deniers publics. Il ne fait aucun doute que l’AIEQ doit pouvoir poursuivre sa mission en bénéficiant d’un soutien financier approprié, sans quoi c’est tout son travail de réseautage qui s’en trouverait fortement affaibli et tout le rayonnement de la culture québécoise à l’étranger qui en souffrirait grandement.

Pour ces raisons, nous demandons au gouvernement d’accorder à l’AIEQ un financement qui tient compte de l’importance de son mandat et de l’ampleur des besoins en nous permettant de rappeler l’engagement ferme du chef du PLQ durant la campagne électorale du printemps dernier. Ses propos sont on ne peut plus clairs : « Les actions qu’on veut mener de façon prioritaire, c’est le rayonnement de la culture à l’étranger. »

 

*Ont signé ce texte:

Académie des lettres du Québec (49 membres)
Association des auteures et auteurs de l’Estrie (125 membres)
Association des auteurs de la Montérégie (140 membres)
Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (21 membres)
Association des écrivains québécois pour la jeunesse (148 membres)
Association des libraires du Québec (123 membres)
Association des presses universitaires canadiennes (16 membres)
Association des professionnels des arts de la scène du Québec (298 membres)
Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (765 membres)
Association des traducteurs et traductrices littéraires du Canada (250 membres)
Association internationale pour la recherche en didactique du français (45 membres)
Association nationale des éditeurs de livres (110 membres)
Association professionnelle des écrivains de la Sagamie (57 membres)
Association québécoise des auteurs dramatiques (250 membres)
Association québécoise des professeurs de français (600 membres)
Centre québécois du P.E.N. (100 membres)
Communication-jeunesse (600 membres)
Copibec – Société québécoise de gestion collective des droits de reproduction
Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec (600 membres)
Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (15 syndicats, 5000 membres)
Illustration Québec (320 membres)
Livres Canada Books
Regroupement des artistes en arts visuels du Québec (1596 membres)
Regroupement du conte au Québec (175 membres)
Société de développement des périodiques culturels québécois (48 membres)
Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (1430 membres)
Union des artistes (12 700 membres)
Union des écrivaines et des écrivains québécois (1600 membres)

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