Le livre illustré : des droits d’auteur en garde partagée

(Source : L’Unique, journal de l’UNEQ, décembre 2014. Mise à jour : 13 novembre 2018.)

Lorsque vous signez un contrat d’édition à titre d’auteur d’un livre illustré ou d’une bande dessinée, vous entrez dans un partenariat créatif en mots et en images avec un autre artiste, l’illustrateur. Bien que l’auteur sera, comme toujours, rémunéré par les redevances de droits d’auteur, l’illustrateur sera souvent embauché à forfait par l’éditeur. Son contrat sera donc indépendant du vôtre.

Mais il arrive que l’entente prenne une autre forme. Par exemple, il peut être convenu, lors des négociations, que l’illustrateur partagera les redevances de droit d’auteur avec l’écrivain, le pourcentage de ce partage pouvant être indiqué, ou non, au contrat de l’auteur. Il arrive également que certains éditeurs rédigent un seul contrat sur lequel les trois parties signent (auteur, illustrateur et éditeur).

Mais ce qui est encore plus important dans ce rapport entre mots et images, c’est de déterminer qui, de l’auteur ou de l’illustrateur, possède les droits d’auteur sur les personnages du livre. Pour déterminer clairement qui est le titulaire des droits d’auteur sur le personnage, il sera important de le préciser dans les contrats. Si l’auteur donne des directives claires et précises définissant l’allure du personnage (les cheveux, les couleurs, la forme, les accessoires…),  peut-être sera-t-il propriétaire du personnage, l’illustrateur étant, dans ce cas, davantage un exécutant. À l’inverse, si l’illustrateur réalise toute la création, il sera titulaire des droits d’auteur sur le personnage. Dans ce dernier cas, il faut prévoir les balises de ce que peut faire l’illustrateur avec sa création. Le contrat de l’illustrateur devra ainsi prévoir toutes les conditions prévues dans le contrat de l’auteur, avec les adaptations nécessaires.

En somme, le contrat de l’illustrateur sera similaire et aussi complet que celui de l’auteur.