Publication numérique et redevances

(Source : L’Unique, journal de l’UNEQ, octobre 2014. Mise à jour : juillet 2015. Mise à jour : 13 novembre 2018.)

On le sait, l’industrie du livre connaît de grands changements, au Québec comme partout ailleurs. Les habitudes de consommation des lecteurs changent également, par exemple au profit du livre sur support numérique. Aujourd’hui, les écrivains ne peuvent plus vivre dans le modèle ancien du livre. Le numérique est devenu une source incontournable de revenus pour les créateurs.

Voici quelques repères pour bien négocier vos droits d’auteurs à l’ère du numérique.

La clause relative à la publication de l’œuvre en format numérique fait partie du grand contrat d’édition. Il ne s’agit donc pas d’un contrat rédigé à part. Voilà donc une autre bonne raison pour lire chaque ligne de votre contrat d’édition, surtout si l’éditeur vous propose un contrat type dans lequel les clauses proposées n’ont pas été négociées de vive voix auparavant.

Contrairement au livré imprimé, dont le nombre d’exemplaires mis en circulation est prédéterminé et sujet à des retours, la vente du livre numérique est illimitée dans le temps et en nombre, mais dépend, comme c’est toujours le cas, du réseau de distribution de l’éditeur. Demandez à l’éditeur sur quelles plateformes il compte vendre votre œuvre. Et surtout, à quel prix !

Pour les redevances, assurez-vous de négocier un pourcentage plus élevé que celui que vous obtenez pour la vente de copies papier puisque le prix de vente en ligne est habituellement plus bas. Demandez au minimum une redevance qui égalera la redevance par exemplaire vendu en format papier. Si votre livre se vend à 25 $ en librairie et que vous touchez des redevances de 10 %, vous devez réclamer des redevances de 17 % sur votre livre numérique vendu à un prix de 15 $ afin d’obtenir le même montant d’argent. Un simple calcul peut faire toute la différence sur la somme que vous toucherez en fin d’année.

Il est aussi important de bien comprendre la stratégie de mise en marché que compte utiliser l’éditeur en ce qui a trait à votre œuvre.

Si l’éditeur demande un avenant à votre contrat d’édition afin d’obtenir les droits de publication numérique au sujet d’une œuvre pour laquelle vous n’avez pas encore cédé vos droits numériques, par exemple si le contrat a été signé il y a quelques années, n’acceptez pas sur-le-champ. Et surtout, n’acceptez pas un taux plancher pour les redevances. C’est un bon moment pour consulter l’équipe de l’UNEQ qui pourra vous guider dans votre démarche… et pour sortir votre calculatrice.