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Carle Coppens : le voleur de titres

7 Déc. 2013 @ 8 h 00 - 7 Mar. 2014 @ 17 h 00

Est-il possible d’écrire à partir d’un matériau déjà existant ? De composer un texte sans tracer ou taper la moindre lettre ? Voici comment j’ai commencé à disposer sur les étagères de chez moi de petites piles de livres dont les titres lus à la suite formaient de courts poèmes, des aphorismes, des réflexions.

En « écrivant » de la sorte,la phrase devient palpable, le vers attend d’être trouvé dans l’espace de la pièce. Des livres sont relus.D’autres, arrivés là je ne sais comment, découverts pour la première fois.

Quelques raids dans les bibliothèques de la famille et des amis, de longues heures passées dans les librairies d’occasion m’ont permis de circonscrire certains problèmes inhérents à la nature même du projet : pour être lus les titres doivent absolument être imprimés à l’horizontale sur les épines; la concordance des temps, la pauvreté relative des titres comportant des verbes obligent à disposer d’une très importante variété de livres.

Si d’autres artistes ont déjà été tentés par des entreprises du même genre, au-delà de l’aspect purement graphique du projet, ma préoccupation première est demeurée littéraire. Je souhaite que chacun de ces poèmes fasse oublier la contrainte de départ, qu’on lise Le voleur de titres comme une succession de textes composés dans la plus totale liberté.

Cette liberté c’est celle de s’approprier ce qui brille, de détourner, de mélanger les auteurs, les genres, les époques, les maisons d’édition, les réputations. J’ai tenu à ce que les livres eux-mêmes, dans leur forme brute, empilés les uns sur les autres pour composer chacun des poèmes, côtoient leur représentation photographique. Il s’agit ainsi de conserver son poids, sa concrétude à l’objet livre. Il s’agit de montrer que rien n’a été manipulé.

Le spectateur est invité à marcher le texte, à l’appréhender selon des critères qui sont ceux de la langue, bien entendu, mais aussi ceux des perceptions. La couleur des épines, la variation des typographies utilisées, l’épaisseur des livres, la qualité du papier, l’âge du volume, le fait qu’il ait été lu et relu ou au contraire, qu’il donne l’impression de ne jamais avoir été ouvert, tout cela participe à l’expérience de lecture.

 

CARLE COPPENS

Né à Montréal en 1972, Carle Coppens a reçu le prix de la Vocation à Paris et le prix Émile-Nelligan à Montréal en 1996 pour son premier recueil, intitulé Poèmes contre la montre (Le Noroît/Obsidiane). En 2003, il a été finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur Général du Canada et au prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec avec Le grand livre des entorses (Le Noroît). Il termine un recueil de poésie intitulé À qui se méfier. Son premier roman, Baldam l’improbable (pour lequel il a reçu en France, en 1999, sur la base d’un synopsis, le Prix spécial de la Fondation Hachette) paraît à l’automne 2011 au Quartanier. Carle Coppens est par ailleurs directeur de création à l’agence de publicité BRAD.

 

Détails

Début :
7 Déc. 2013 @ 8 h 00
Fin :
7 Mar. 2014 @ 17 h 00
Catégories d’Évènement:
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Organisateur

Union des écrivaines et des écrivains québécois
Phone
514 849 8540
E-mail
ecrivez@uneq.qc.ca
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Lieu

Maison des écrivains
3492, avenue Laval
Montréal, Québec H2X 3C8 Canada
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