Sauvons les livres : la culture est-elle une priorité pour le gouvernement Couillard ?

Montréal, le 3 septembre 2014 – Quatre représentants du mouvement Sauvons les livres rencontraient hier matin Luc Fortin, député de Sherbrooke, mandaté par la ministre de la Culture, Hélène David, pour consulter le milieu du livre, dans un contexte de fragilisation inquiétant du réseau de librairies au Québec.

Si le libraire, l’auteur, le distributeur et l’éditrice présents ont pu constater la réelle volonté de M. Fortin de trouver des solutions structurantes à long terme, l’absence de la ministre de la culture autour de la table  laisse songeur sur les intentions de ce gouvernement de préserver la culture québécoise.

« Si la lecture est véritablement un enjeu fondamental, comme le déclarait la semaine dernière Philippe Couillard, pour contrebalancer les propos choquants du ministre de l’éducation à propos des bibliothèques scolaires, alors nous attendons une réponse favorable aux demandes de rencontre du milieu du livre avec le premier ministre. Il y a urgence. Ce dossier est de la première importance, car outre les aspects culturels, quelques 12 000 emplois au Québec en dépendent.» a déclaré Pascal Chamaillard, distributeur.

Le gouvernement Couillard a rejeté la solution du prix réglementé des livres neufs (un rabais de 10% maximum seulement sur les nouveautés pendant les 9 premiers mois), qui faisait pourtant l’objet d’un  consensus rare dans le milieu du livre. Peut-il changer d’avis ? Dans un contexte d’austérité budgétaire, pourquoi rejeter une mesure qui a fait ses preuves à l’étranger, ne coûtera rien à l’État et aux contribuables et préservera la bibliodiversité?

Sauvons les livres réaffirme que des mesures alternatives ne seront qu’un traitement inefficace sur un malade atteint d’une maladie bien plus grave. En effet, la menace du rouleau-compresseur Amazon, qui a déjà fait des ravages dans le monde anglo-saxon, continue de peser sur les librairies indépendantes, garantes d’une véritable diversité littéraire. « Si nous voulons éviter une hécatombe de librairies, et par ricochet d’éditeurs et d’auteurs, le gouvernement a la responsabilité morale et politique de protéger le réseau de librairies du Québec. Voulons-nous d’une société où seuls les Costco, Walmart et Amazon décideront de ce qui se lit au Québec? » a déclaré Elodie Comtois, porte-parole du mouvement.

« Pour les librairies, ce qui aiderait, ce serait d’entendre enfin le gouvernement défendre haut et fort le rôle de la librairie, garante d’un tissu social. Les libraires transmettent du sens, des idées, des imaginaires, est-ce que ce gouvernement pourrait remettre le libraire au centre de la défense de notre culture ? » a affirmé Éric Blackburn, copropriétaire de la librairie Le port de tête, à Montréal.

« Nous ne doutons pas que M. Fortin et ses collègues recherchent de véritables solutions. Or, le milieu du livre a travaillé d’arrache-pied pour définir une politique préservant la création littéraire d’ici et l’accès à des lectures diversifiées. On ne peut pas balayer d’un revers de la main une telle solution, simple et structurante. Notre culture en dépend. » a pour sa part défendu Tristan Malavoy-Racine, auteur et éditeur.

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Source : Sauvons les livres
Entrevue : Elodie Comtois, ecomtois@ecosociete.org, 514 655-6488

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