L’auteur Yvan Godbout injustement mis en cause ?

Montréal, 20 mars 2019 — À la suite de l’arrestation de l’écrivain Yvan Godbout et du directeur des Éditions AdA, Nycolas Doucet, accusés de production et de distribution de pornographie juvénile pour un passage du roman Hansel et Gretel (2017), l’UNEQ a été sollicitée par des médias.

L’écrivain, qui a été relâché sous promesse de comparaître en avril prochain, n’a fait aucune déclaration. Son éditeur, lui aussi relâché, refuse de commenter l’affaire publiquement, sur les conseils de son avocat. L’UNEQ est évidemment préoccupée par cette situation, mais n’ayant pas accès au dossier judiciaire, elle ne peut qu’effectuer une mise en contexte afin de permettre tant aux écrivains qu’au grand public de mieux comprendre les enjeux qui sont soulevés.

Que dit la loi ?

Le Code criminel canadien qualifie entre autres de pornographie juvénile « tout écrit, toute représentation ou tout enregistrement sonore qui préconise ou conseille une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans » et « tout écrit dont la caractéristique dominante est la description, dans un but sexuel, d’une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans ». Produire, distribuer ou posséder de tels écrits constituent des actes criminels.

Cependant, le Code criminel énonce un « moyen de défense » en cas d’accusation :

« Nul ne peut être déclaré coupable d’une infraction au présent article [sur la pornographie juvénile] si les actes qui constitueraient l’infraction :

a) ont un but légitime lié à l’administration de la justice, à la science, à la médecine, à l’éducation ou aux arts ;

b) ne posent pas de risque indu pour les personnes âgées de moins de dix-huit ans. »

⇒ Pour lire la définition de la pornographie juvénile selon le Code criminel, cliquez ici.

Quelle limite à la liberté d’expression ?

Dans l’hypothèse où les seuls faits reprochés à l’écrivain Yvan Godbout seraient exclusivement liés à un passage de son œuvre Hansel et Gretel, il nous apparaît démesuré d’avoir procédé à son arrestation. Il s’agit d’un texte rédigé dans un contexte artistique. Aussi, criminaliser celui-ci pourrait s’apparenter à une privation de la liberté d’expression.

Revue de presse

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Source : Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ)

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