Mot de la présidente — septembre 2019

Par Suzanne Aubry, présidente de l’UNEQ

Nous ne sommes pas seuls !

Il y a parfois des rencontres marquantes, qui nous donnent des ailes pour continuer à défendre les droits des autrices et des auteurs, à une époque qui n’est pas toujours tendre envers les artistes. Le 30 août dernier, à la Maison des écrivains de l’UNEQ, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de Samantha Bailly, la présidente de la Ligue des auteurs professionnels. La Ligue a vu le jour en France en septembre 2018 et regroupe des auteurs de tous les horizons ainsi que d’autres associations d’auteurs. Née dans la foulée des États généraux de la bande dessinée et de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, cette association toute neuve compte déjà plus de 1 400 membres.

© Julien Faugère

Samantha et moi avons parlé à bâtons rompus des missions de nos deux associations et de la situation des écrivaines et des écrivains en France et au Québec. Les combats de la Ligue des auteurs professionnels ressemblent en tous points aux nôtres : sauvegarder le métier d’écrivain et améliorer les conditions de création de tous les auteurs, renforcer le droit d’auteur, négocier une entente-cadre avec les éditeurs, obtenir une reddition de compte claire et transparente, des rémunérations équitables pour les prestations des écrivains dans les salons du livre, bibliothèques et librairies, et j’en passe… Ces échanges amicaux et fructueux ont fait l’objet d’une vidéo que je vous invite à regarder et à partager — cliquez ici.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la situation des écrivains en France — pourtant considérée comme le pays du droit d’auteur — est loin d’être rose. D’après une étude du Ministère de la Culture sur la situation économique et sociale des auteurs du livre, entre 41 % et 53 % des professionnels gagnent moins que le SMIC* et leurs revenus continuent de baisser, en particulier pour les plus jeunes. Au Québec, un sondage de l’UNEQ a démontré que le revenu médian que les écrivains tirent de leur écriture est inférieur à 3 000 $ — cliquez ici.

(*Le salaire minimum interprofessionnel de croissance, SMIC, est le salaire horaire minimum légal en France.)

Malgré la situation précaire des créateurs des deux côtés de l’Atlantique, il est réjouissant de constater que nous ne sommes pas seuls. En France, la Société des Gens de Lettres (SGDL), la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et la Ligue des auteurs professionnels montent au front pour améliorer le sort des auteurs. Nous sommes solidaires de leurs batailles, qui sont les nôtres. Nous ne pouvons que bénéficier de nos alliances pour faire avancer la cause de tous les écrivains.

*****

Comme toujours, la rentrée s’amorce sur les chapeaux de roue, avec comme toile de fond la campagne électorale fédérale. L’UNEQ entend bien faire entendre sa voix haut et fort pour remettre de l’avant l’importance d’une Loi sur le droit d’auteur qui protège mieux les créateurs et continuer de revendiquer, à l’instar de tous les regroupements de créateurs et producteurs, une équité fiscale face aux plateformes étrangères qui ne paient pas de taxes au Canada.

Vous pouvez d’ores et déjà vous engager dans cette campagne électorale en acheminant une lettre à tous les candidats des partis de votre circonscription afin de les sensibiliser à nos enjeux et d’exiger que le Canada continue d’adopter des politiques protégeant notre culture. Cliquez sur le bouton « J’AGIS » : sauvonsnotreculture.ca. #Sauvonsnotreculture !

 

2 commentaires sur “Mot de la présidente — septembre 2019

  1. Daniel Deschênes

    Bonjour Suzanne,

    J’espère vous allez bien.

    Si mon éditeur vend mon livre à rabais, mes redevances me seront-elles versées sur le plein prix, ou le prix à rabais?

    S.V.P. pouvez-vous m’indiquer une référence à ce sujet?

    Merci à l’avance de votre réponse.

    Daniel Deschênes.

    • UNEQ

      Bonjour M. Deschênes,

      Vous savez sûrement que la norme d’usage, dans l’édition au Québec, est une redevance d’au moins 10 % du prix de vente au détail pour chaque exemplaire vendu. (Cette norme n’est pas déterminée par une loi ou une entente collective, la Loi sur le droit d’auteur et la Loi sur le statut de l’artiste ne prévoient aucun pourcentage ni montant pour les utilisations d’œuvres, mais le 10 % minimal est généralisé au Québec comme en France, en Allemagne et aux États-Unis.) Il est important que les redevances soient calculées sur le prix de vente au détail hors taxes en librairie. Un auteur ne doit pas accepter que le taux de redevances minimum soit appliqué sur des prix de vente inférieurs, tels le « prix de vente au libraire » (qui est souvent réduit de 40 %), le « prix de vente au catalogue » ou le « prix de distribution ».

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