Fin de la résidence d’écriture de l’écrivaine Maude Jarry

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) fait part de la résiliation officielle du contrat la liant à la bibliothèque du Plateau-Mont-Royal concernant la résidence de création et de médiation culturelle de l’écrivaine Maude Jarry. Depuis le début de sa résidence en mai dernier, l’écrivaine s’est heurtée à des pratiques qui portaient atteinte à l’intégrité de son projet. Soucieuse de prévenir ce type d’incidents, de réitérer l’appui que l’UNEQ offre aux artistes de la littérature et de les informer sur les interventions possibles, l’UNEQ revient sur les raisons qui ont motivé cette décision.

Chaque année, l’UNEQ coordonne des programmes de résidence d’écriture dans les bibliothèques publiques de Montréal. D’une durée de six mois, ces résidences ont pour objectif de permettre à un ou une artiste de poursuivre un travail de recherche et de création personnel tout en l’intégrant dans une activité de médiation culturelle.

C’est dans ce cadre que le projet de l’écrivaine Maude Jarry, qui visait à aborder le thème de la mort avec curiosité, franchise et fantaisie, a été retenu par un comité de sélection composé de professionnels parmi lesquels un représentant de la bibliothèque du Plateau-Mont-Royal.

Néanmoins, dès le début de sa résidence, l’écrivaine Maude Jarry a été confrontée à une série de difficultés : espace inadéquat par rapport au projet soumis, remise en question de son projet, promotion retranchée et présentant des omissions significatives, communications difficiles.

Malgré plusieurs rencontres organisées dans le but de permettre le bon déroulement de cette résidence dans le respect du projet créé par l’autrice, les conditions n’étaient plus réunies pour lui permettre de poursuivre sa résidence sereinement et efficacement. En effet, la réussite d’une résidence d’écrivain ou d’écrivaine repose beaucoup sur la qualité des échanges entre l’artiste et ses hôtes. Il est également essentiel de respecter le projet de l’artiste, même lorsque le thème de celui-ci s’avère délicat, et avoir confiance en sa capacité à aborder ledit sujet avec toute la sensibilité requise.

Après avoir demandé un avis juridique sur la situation, l’UNEQ a dû conclure qu’il y avait atteinte à la liberté d’expression de l’écrivaine, ainsi qu’à l’intégrité de son projet. L’éventualité de le poursuivre au sein d’un autre établissement n’ayant pu se concrétiser, l’UNEQ a officiellement procédé à la résiliation de la résidence le 8 août 2023. Cette résiliation a permis à l’écrivaine de se retirer d’un projet qui ne lui assurait plus la bienveillance et les conditions optimales pour le réussir.

L’UNEQ tient à rappeler que la liberté d’expression est un droit fondamental et que la parole des écrivaines et des écrivains est essentielle pour appréhender le monde qui nous entoure et les enjeux inhérents à toute société. Elle veillera toujours au respect de cette liberté pour les écrivaines et les écrivains qu’elle représente, ainsi qu’au meilleur déroulement possible des projets qu’elle coordonne.