Mot du Président 

Alors que l’œuvre d’Élise Gravel est primée ici comme à l’international pour sa vision et ses propositions qui embrassent la diversité et la différence, la Bibliothèque juive de Montréal a choisi de la censurer en regard des dénonciations de l’artiste (publiées sur ses réseaux) au sujet de la violence dont sont victimes les enfants palestiniens.

 

Même si – selon la bibliothèque – ses livres sont accessibles sur demande, cette mise à l’index est une violation de la liberté d’expression et est contraire aux valeurs de la société québécoise. Ce geste va aussi à l’encontre des valeurs fondamentales de la Bibliothèque juive de Montréal qui « existe afin […] de promouvoir le savoir et la créativité », de stimuler « l’imagination [et] le dialogue », et de « célébrer la richesse et le respect du pluralisme […] de la mosaïque canadienne »[1].

 

Entre ce geste posé par une bibliothèque québécoise, une candidate républicaine qui brûle un ouvrage des éditions Cardinal au lance-flamme, des écoles qui détruisent des livres, ou les messages haineux reçus par des artistes qui prônent la diversité et l’ouverture à l’autre, l’UNEQ ne peut rester silencieuse.

 

L’UNEQ se réjouit de la motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale, ce jeudi, en soutien aux autrices québécoises Myriam Daguzan Bernier et Elise Gravel.

 

L’UNEQ s’engage, dès à présent, à mettre en place des actions concrètes pour freiner cette tendance inquiétante à la censure. Tout artiste de la littérature qui fait face à une telle situation est fortement invité à communiquer avec l’équipe ou le conseil d’administration.

 

Pierre-Yves Villeneuve

Président de l’UNEQ

[1] https://jewishpubliclibrary.org/fr/a-propos/mission-vision-et-valeurs/, consulté le 8 février 2024.