Un budget fédéral sensible à la culture, mais le secteur du livre reste sur sa faim

Montréal, le 5 novembre 2025 — L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL), Copibec, le Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) et l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) saluent la considération accordée à la culture dans le budget fédéral dévoilé hier. Elles encouragent toutefois le gouvernement canadien à bonifier son engagement au cours des prochains mois afin de mieux répondre aux besoins du secteur du livre et des arts littéraires.

Investissements pour le secteur

L’annonce d’un investissement additionnel de 6M$ pour le Conseil des arts du Canada constitue un signal positif, dans la mesure où la crainte des coupes était grande. Cette somme demeure toutefois bien en deçà des 140M$ réclamés par le secteur des arts et de la culture. Déjà, le Conseil des arts du Canada s’est engagé à ce que ces nouveaux fonds soient versés à la communauté artistique. Rappelons que, dans le domaine de la littérature, les bourses de création sont essentielles pour les auteur·trice·s, mais elles en soutiennent un nombre encore trop restreint. Même phénomène du côté des maisons d’édition, malgré la grande qualité de leur offre. La création et la diffusion d’œuvres ne peuvent être soutenues adéquatement dans de telles conditions.

En dépit des attentes des maisons d’édition, aucune annonce n’a été faite concernant le Fonds du livre du Canada, dont la bonification de 10M$ sur trois ans arrive à échéance l’an prochain. Le milieu du livre a des attentes considérables, un réinvestissement étant plus que jamais nécessaire pour que les entreprises éditoriales puissent mieux se déployer et faire rayonner les créateur·trice·s.

Droit d’auteur : une exception qu’il faudra enfin corriger

Si le secteur du livre salue l’annonce d’instaurer un droit de suite pour les artistes en arts visuels, il est décevant de constater que l’engagement à réviser l’exception d’utilisation « équitable » à des fins d’éducation ne figure pas dans le budget. La correction de cette exception, dénoncée par le milieu du livre canadien et international, est nécessaire pour s’arrimer avec les traités internationaux. Rappelons que cette exception canadienne a été signalée par le United States Trade Representative comme préoccupante et place le Canada sur une liste de surveillance par nos voisins du sud. Notre pays mérite un système de droit d’auteur solide qui permettra à nos industries créatives de prospérer au bénéfice de tous les Canadiens et les Canadiennes.

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À propos de l’ANEL

L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) regroupe la grande majorité des maisons d’édition de langue française au Québec et au Canada. Sa mission est de représenter et soutenir ses membres afin de favoriser la santé de l’édition québécoise et franco-canadienne ainsi que le rayonnement du livre et des créateur·trice·s à l’échelle nationale et internationale. Les maisons d’édition membres de l’Association publient divers types d’ouvrages, du roman au manuel scolaire en passant par l’essai et le livre jeunesse.

À propos de Copibec

Société québécoise de gestion collective des droits de reproduction, Copibec représente plus de 30 000 auteurs et autrices, et plus de 1 400 maisons d’édition. Fondée en 1997, elle facilite l’accès légal à un vaste répertoire d’œuvres protégées par la  Loi sur le droit d’auteur  grâce à un service d’octroi de licences. À l’échelle internationale, la société de gestion collective a conclu des ententes avec plus d’une trentaine de sociétés étrangères. Elle compte parmi ses membres l’UNEQ, l’ANEL, le RAAV, l’AJIQ, la FPJQ, la SODEP, les Quotidiens du Québec et les Hebdos du Québec.

À propos du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC)

Le Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) a été créé dans le but de permettre aux maisons d’édition francophones de mener des actions concertées dans le domaine de la commercialisation, de la promotion, de la représentation et de la formation. Il favorise également une approche axée sur le partenariat en encourageant la coopération entre les membres et les principaux intervenants de l’écosystème du livre, assurant ainsi la consultation, le dialogue et la collaboration des organismes engagés dans le développement culturel des communautés francophones du Canada.

À propos de l’UNEQ

L’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) est reconnue l’association représentative des artistes du domaine de la littérature et compte actuellement plus de 1500 membres. Le syndicat professionnel travaille depuis 1977 à la défense des droits socio-économiques des écrivaines et des écrivains, ainsi qu’à la valorisation de la littérature québécoise au Québec, au Canada et à l’étranger.